Le Strathcona : un pavillon intrigant par son riche passé

Le Strathcona : un pavillon intrigant par son riche passé

Depuis 35 ans, le pavillon de géographie se trouve au 520, chemin de la Côte-Sainte-Catherine. Il a déménagé en périphérie du campus de la Montagne en 1980 de manière « temporaire ». Le pavillon a hérité son surnom de son historique façade où on peut lire : « Strathcona Academy ».

Autrefois, l’immeuble abritait une école primaire. On le voit encore aux rampes et aux marches d’escalier très basses, aux toilettes mésadaptées aux adultes, aux salles de classe qui sont plus petites que ce qu’on peut voir dans d’autres pavillons et, parfois même, au mobilier rétro.

François Courchesne, professeur titulaire depuis 1988 et ancien directeur du département de géographie, nous dit que visuellement, l’intérieur du pavillon n’est pas très beau, mais qu’on s’y attache rapidement. La majorité des étudiantes et étudiants interviewés s’accorde aussi pour dire que c’est un bâtiment qu’on apprend à apprécier.

Le pavillon a déjà accueilli le Musée d’histoire naturelle Georges-Préfontaine. François Cavayas, professeur titulaire et directeur du laboratoire de télédétection, raconte comment il amenait ses enfants observer les animaux empaillés qui à l’époque se trouvaient à quelques locaux de son bureau.

Le Strathcona a un avantage particulier : le département de géographie en est le seul occupant, ce qui fait que le corps professoral et les étudiant.es peuvent réellement s’approprier l’espace.


Pour la population estudiantine, le cœur du pavillon est assurément la cafétéria, où on retrouve des tables pour manger ou étudier, mais aussi des canapés pour discuter ou se reposer. Les assemblées générales de l’association étudiante se déroulent même à la cafétéria. Comme ils sont les seuls occupants de l’immeuble, les étudiantes et les étudiants n’ont pas à louer de local pour s’assurer de ne pas déranger les autres.

Cet isolement crée au pavillon une ambiance d’école secondaire selon Alexandre, étudiant en deuxième année de baccalauréat. Les étudiant.es s’en permettent plus. Ils se poursuivent en courant dans les couloirs ou sont plus bruyants qu’ils ne le seraient au pavillon Jean-Brillant.

On retrouve des affiches, des cartes et des plantes un peu partout dans le pavillon, ce qui permet de donner une personnalité au bâtiment et agrémente les murs, qui montrent des signes de leur âge.

D’ailleurs, ce pavillon a de la difficulté à résister à l’épreuve du temps. Il a subi beaucoup d’intempéries. Louis-Gabriel Pouliot, étudiant en géographie, trouve toutes les péripéties qu’a connues l’immeuble assez drôles et considère qu’elles font office de légendes urbaines.

La population du Strathcona a réussi à tirer avantage de son éloignement en s’appropriant complètement les lieux. Cependant, ce positionnement géographique comporte aussi son lot de défauts. Claude Marois, professeur de géographie humaine au département depuis 41 ans, regrette la distance qui le sépare des autres départements de sciences sociales. En effet, les professeur.es et étudiant.es de géographie sont loin des autres pavillons du campus de la Montagne et des lieux centraux de l’Université de Montréal. Heureusement, l’autobus passe devant la porte d’entrée !

Source : Projet Rétroviseur