Espoirs et regrets du département de chimie à l’idée de quitter Roger-Gaudry
Un tour d’horizon des espoirs et des regrets qui animent le département de chimie à l’idée de faire le saut entre Roger-Gaudry et le campus MIL
Presque toutes les personnes à qui nous avons demandé si elles avaient des regrets de quitter le campus de la montagne nous ont parlé de la vue spectaculaire et des couchers de soleil « incroyables, à couper le souffle » auxquels l’abondante fenestration du pavillon Roger-Gaudry donne accès.
« Ici, au 6e étage, avec la vue sur les Laurentides, l’horizon, les couchers de soleil sont fabuleux. Donc, c’est clair que ça, c’est un élément qui me tient à cœur et qu’il va être un peu triste de ne plus voir, de ma fenêtre, quand je reste un peu plus tard le soir », admet Sébastien Sauvé, professeur en chimie environnementale. Il regrette aussi de devoir quitter son bureau spacieux pour un plus exigu.
« J’aime l’architecture du pavillon, je le trouve intéressant. On a des fenêtres, on est au 7e étage, ce qui est assez rare pour un atelier d’usinage. Là-bas, au Campus des sciences, je pense que le pavillon va être beau, mais je ne pense pas qu’on va avoir une vue aussi intéressante », confie pour sa part Martin Lambert, technicien en génie mécanique HS au département depuis 1991.
Au quotidien, la situation géographique unique du campus, avec la nature luxuriante qui l’entoure, représente aussi un avantage auquel il sera dur de renoncer :
« Ce qui va me manquer le plus, c’est l’emplacement sur la montagne, le Mont-Royal. La vue qu’on a, les grandes fenêtres. Les premières choses qui m’ont impressionné… », déclare Gaétan Caron, chef de laboratoire.
« Le cimetière, le parc du Mont-Royal, on est tout près. C’est intéressant parfois d’aller prendre des marches. L’environnement là-bas est plus intense au niveau urbain : on est entouré de grands boulevards. Moins de nature qu’ici. Ça va être un de mes regrets. À part ça, on s’adapte à tout », conclut Martin Lambert.
Sur le plan de la vie étudiante, il y aura aussi certains deuils à faire, notamment par rapport à la proximité des services offerts sur le campus, comme le CEPSUM, mais aussi de cafés et de bistros fréquentés par les étudiant.es.
« On a notre petit pub où on va, toujours au même endroit », raconte Émilie Morin, doctorante en chimie. « Je ne connais pas trop le quartier, de quoi les restos ont l’air là-bas, donc il va falloir s’habituer, se trouver d’autres endroits. Mais c’est sûr que ça va être une nouvelle aventure puis on va découvrir un autre quartier de Montréal, donc ça va être bien. »
Pour les ancien.nes étudiant.es aujourd’hui employé.es de l’UdeM, ce sont aussi les précieux souvenirs de leurs années d’études qu’ils et elles devront laisser derrière :
« C’est un endroit que j’ai beaucoup aimé pendant mes études au bac. Donc le fait que le pavillon va être beaucoup modifié à notre départ, et le fait qu’il y ait beaucoup de choses à l’intérieur qui vont disparaître, ça, quand même, ça fait quelque chose, oui », affirme Gaétan Caron.
« Moi, personnellement, je resterai un peu nostalgique, parce que j’ai fait ma maîtrise et mon doc dans cette bâtisse. Une petite partie de mon cœur va rester toujours attachée ici », déclare Alexandra Furtos, chercheuse spécialiste en spectrométrie. « Oui, il y a certainement un peu de nostalgie, mais il y a beaucoup d’espoir aussi. »
Oui, il y a certainement un peu de nostalgie, mais il y a beaucoup d’espoir aussi.
Alexandra Furtos, chercheuse spécialiste en spectrométrie
« Je vois vers le futur et j’ai très hâte de déménager en 2019. Je ne vais pas m’ennuyer des laboratoires du Gaudry, ça c’est sûr ! », s’exclame André Charrette, professeur titulaire et directeur du département de chimie.
L’idée d’emménager dans un nouvel édifice moderne, conçu sur mesure pour installer des laboratoires de pointe, en réjouit plus d’un.
« Tout ce que j’ai vu en termes de plans, ça va certainement répondre mieux à nos besoins, surtout au niveau de la ventilation et de la climatisation, pour garder une température constante. C’est très important pour la performance que les appareils peuvent donner. Au niveau de l’électricité, ces appareils demandent un ampérage élevé. Or, tout cela, ça a été extrêmement difficile à avoir dans ce bâtiment. On a vraiment surchargé le système électrique de ce vieux pavillon. Dans le nouveau, on a beaucoup mieux géré ces besoins », explique Alexandra Furtos.
Gaétan Caron abonde dans le même sens :
« Le futur pavillon va être très fonctionnel. Les espaces vont être beaucoup mieux utilisés. Tous les services, électricité, plomberie, ventilation, surtout, vont être neufs, donc ils vont être suffisants pour les besoins. La ventilation, surtout ici au Roger-Gaudry, c’est problématique parce qu’on est à la limite de la capacité de ventilation pour le bâtiment. Alors, là-bas, au futur pavillon, il va y avoir ventilation, électricité, il va y avoir un réseau d’azote gazeux à même le bâtiment, comme on a au Pavillon Bombardier, ce qui est aussi un avantage important. »
Sébastien Sauvé croit pour sa part que l’accès à un pavillon de qualité internationale aura un impact positif sur le recrutement de professeur.es de haut calibre :
« C’est un des plus gros projets de complexe académique du pays en ce moment. Ça va sûrement aider pour recruter des étudiants, qui vont être beaucoup plus attirés d’arriver dans un environnement dynamique, où tout est organisé, tout est disponible. Mais pour attirer des professeurs qui sont à la fine pointe, ça va avoir un impact encore plus grand. Quand on a des bons professeurs, on a plus d’étudiants. Quand on a de bons étudiants, les professeurs veulent plus venir, donc on nourrit une boucle positive. »
Crédits photo :
Coucher de soleil sur le campus : Photo prise sur Instagram avec l’autorisation de l’abonnée. https://www.instagram.com/_capuu_/?hl=fr-ca
Verdure sur le campus : Photo tirée du site institutionnel de l’Université de Montréal. https://www.umontreal.ca/nos-campus/