Le pavillon Roger-Gaudry du point de vue du département de chimie
Emblématique, mais plus ou moins pratique : le pavillon Roger-Gaudry du point de vue du département de chimie
« Je fais presque partie de l’immeuble », lance à la blague André Beauchamp, professeur émérite aujourd’hui retraité.
Lorsqu’il a entamé ses études de baccalauréat en chimie en 1960, l’Université de Montréal se limitait essentiellement au bâtiment Roger-Gaudry, dont l’aile ouest n’était pas encore complètement aménagée. Devenu professeur en 1968, il a vu les autres édifices du campus « pousser petit à petit ». Mais le pavillon à la tour demeure, selon lui, dans une classe à part :
« Roger Gaudry est toujours tout à fait différent à cause de sa couleur, sa forme. C’est un bâtiment mythique. Il n’y en a pas deux comme ça. C’est impressionnant d’arriver ici, quand on voit ce bâtiment qui est quasiment une cathédrale. Surtout cette couleur-là, jaune, et l’endroit où ça se trouve. C’est une espèce de sanctuaire. »
C’est impressionnant d’arriver ici, quand on voit ce bâtiment qui est quasiment une cathédrale.
André Beauchamp, professeur émérite
Si la plupart des professeur.es, étudiant.es et chercheur.ses interviewé.es reconnaissent le caractère unique de ce monument de l’architecture montréalaise, tous n’en font pas que l’éloge :
« C’est labyrinthique, beaucoup de gens sont perdus et viennent à notre laboratoire, qui est au bout d’une aile, pour nous demander des indications », déclare Émilie Morin, doctorante en chimie.
Physiquement parlant, la structure de la bâtisse n’a pas encouragé la collaboration et les interactions entre les différents chercheurs.
Alexandra Furtos, spécialiste en spectrométrie
« La façon dont le bâtiment est conçu fait en sorte que chaque groupe de recherche est compartimenté un peu, isolé dans son coin », estime pour sa part Alexandra Furtos, spécialiste en spectrométrie. « Physiquement parlant, la structure de la bâtisse n’a pas encouragé la collaboration et les interactions entre les différents chercheurs. »
Sébastien Sauvé, professeur titulaire en chimie environnementale, abonde dans le même sens. Lorsqu’il est arrivé au département en 2001, on lui a attribué une toute petite section, puis au fur et à mesure, il a récupéré d’autres éléments qui « sont un peu disparates et éloignés les uns des autres. Avoir des laboratoires conçus de la bonne façon avec des locaux contigus sera un grand gain. »
Par ailleurs, beaucoup de ses travaux en chimie environnementale se font en collaboration avec les départements de biologie et de géographie, tous deux situés dans des pavillons éloignés. Le regroupement des départements sera bénéfique pour la collaboration entre les professeur.es, mais aussi pour le partage des ressources.
« Un des défis, dans la recherche qu’on fait, c’est d’avoir des équipements sophistiqués, mais c’est aussi les budgets pour maintenir le salaire du personnel qualifié qui est capable de faire fonctionner ces équipements-là. En étant tous ensemble, on pourra partager la facture », conclut-il.
Crédits, photos d’archives :
1- Le campus de l’Université de Montréal : Année : 1950. © Gouvernement du Québec Auteur : George A. Driscoll. Référence : Centre de Québec et de Chaudière-Appalaches des Archives nationales du Québec.
2- Roger Gaudry, premier recteur laïc de l’Université de Montréal, devant la tour du Pavillon principal (maintenant Pavillon Roger-Gaudry).
[196-]. Source : Division des archives de l’Université de Montréal, D00371FP01725.