Les avis sont partagés sur les laboratoires d’enseignement du département de chimie
André Beauchamp, professeur émérite aujourd’hui retraité, avance avec humour que les laboratoires du département de chimie ont bien peu changé depuis le temps où il était lui-même étudiant, au début des années 1960 :
« Ce que je trouve intéressant à raconter au sujet du département, c’est comment à travers une coquille qui est restée essentiellement la même du point de vue de l’apparence et du degré de confort, la science, elle, a beaucoup bougé. On n’enseigne plus du tout de la même façon qu’on enseignait avant. Les laboratoires sont les mêmes qu’à l’époque, mais on a beaucoup changé l’enseignement. La recherche a beaucoup évolué ».
Ce que je trouve intéressant à raconter au sujet du département, c’est comment à travers une coquille qui est resté essentiellement la même du point de vue de l’apparence et du degré de confort, la science elle a beaucoup bougé.
André Beauchamp, professeur émérite
Dominic Rochefort, ancien étudiant devenu professeur, abonde dans le même sens :
« Les laboratoires d’enseignement sont quand même assez désuets dans l’état où ils sont aujourd’hui, en avril 2018 ». Il concède qu’il y a eu des ajustements au niveau des instruments, qui sont tout de même beaucoup plus modernes qu’à l’époque où il a terminé ses études de baccalauréat en 1997. En revanche, selon lui, on est encore assez loin de ce qui se fait de mieux en ce moment dans les laboratoires de recherche, mais aussi dans les laboratoires d’enseignement dans les grandes universités :
« Les labos que l’on a présentement sont encore sous les anciens modèles. Beaucoup de petites hottes. Un étudiant ou deux par hotte. Chaque étudiant sur sa paillasse. Alors que les façons de faire sont très différentes maintenant. On voudrait changer ça pour avoir accès à de plus grandes hottes où on peut faire plus de manipulations. Repenser la façon dont on planifie nos enseignements en laboratoire aussi pour maximiser l’utilisation à la fois de l’espace, mais aussi des équipements qui sont nécessaires pour l’enseignement. »
Les labos que l’on a présentement sont encore sous les anciens modèles. Beaucoup de petites hottes. Un étudiant ou deux par hotte. Chaque étudiant sur sa paillasse. Alors que les façons de faire sont très différentes maintenant.
Dominic Rochefort, professeur titulaire
Arzouma Hermann Kabore, doctorant originaire du Burkina Faso qui agissait comme démonstrateur quand l’équipe de Rétroviseur a assisté au laboratoire d’enseignement du cours CHM1501, semble pour sa part très satisfait des laboratoires de son département d’adoption.
« Ce qui permet de faire la recherche, c’est qu’il y a l’instrumentation déjà. On est suffisamment équipés pour faire ce qu’on a à faire au labo. Il y a un ensemble de systèmes ici pour récupérer des solvants. Solvants organiques, non halogénés. Des solutions basiques. Des solutions acides. Et puis des solvants organiques halogénés. Je trouve ça vraiment intéressant, car rien ne se perd, rien ne se créée, tout se transforme, c’est Lavoisier qui l’a dit. Ce système-là permet de recycler tout ce qui est solvant », déclare-t-il, enthousiaste.
« Également, l’organisation même du laboratoire », renchérit-il. « Il y a un certain nombre de personnes qui travaillent pour que le laboratoire puisse fonctionner. Il y a non seulement le professeur qui donne le cours. Il y a les techniciens qui planifient tout à l’intérieur du labo. Et il y a les démonstrateurs qui sont là également pour guider les étudiants à performer au niveau du laboratoire. Je trouve ce système d’organisation là parfaitement intéressant. Je n’avais pas eu auparavant la chance de voir ça. »
Je trouve ça vraiment intéressant, car rien ne se perd, rien ne se créée, tout se transforme, c’est Lavoisier qui l’a dit. Ce système-là permet de recycler tout ce qui est solvant.
Arzouma Hermann Kabore, étudiant au doctorat
Antoine Bouchez, lui aussi venu de l’étranger pour faire ses études doctorales à l’UdeM, se montre un peu plus critique :
« C’est vrai que quand on arrive ici, on a quand même une impression que c’est un peu vieux. Quand on fait la santé et sécurité, on dit aux étudiants : “Ça a l’air des années 1980, mais ça fonctionne plutôt bien. En tout cas, d’un point de vue santé et sécurité, vous êtes bien protégés.” »
Ça a l’air des années 1980, mais ça fonctionne plutôt bien. En tout cas, d’un point de vue santé et sécurité, vous êtes bien protégés.
Antoine Bouchez, étudiant au doctorat
En tant qu’enseignant, il s’attend à trouver au nouveau bâtiment une meilleure adéquation entre les laboratoires d’enseignement et ceux que l’on trouve dans le marché du travail. Selon lui, le département de chimie de l’UdeM a un peu de retard à rattraper : « C’est qu’on a pas mal d’étudiants du cégep, ou même d’autres universités, qui quand ils arrivent ici disent : “ C’est pas pareil. ” »
« Les étudiants qui viennent du cégep, ils trouvent que ce labo-là est ancien comparativement à ce qu’ils avaient. Mais de mon propre point de vue, ce n’est pas parce que c’est ancien que ce n’est pas bien », argumente Arzouma Hermann Kabore. « Ça fonctionne correctement. Comme tout labo qui est vieux. Mais c’est sécuritaire ici. Il n’y a aucun problème. Le labo fonctionne bien. Le matériel d’enseignement n’est pas aussi sophistiqué, mais ça permet quand même de faire le travail, d’expliquer les principes aux étudiants de façon très simple, et je trouve ça aussi très bien ».
Dimitri Schürch, étudiant de première année qui réalisait son premier laboratoire du trimestre, se montre lui aussi satisfait des intallations de son nouveau département :
« Ce laboratoire-ci va être changé bientôt. Il a la réputation d’être assez vieux. Mais pour quelqu’un qui vient juste d’arriver du cégep, il y a tellement plus d’instruments à notre disposition que je n’ai vraiment rien trouvé à me plaindre. Par exemple, il y a un instrument ici : un rotavapeur qu’on n’avait pas le droit de toucher au cégep parce qu’ils ne nous jugeaient pas assez compétents, mais ici, maintenant, on peut s’amuser avec cela. C’est sûr qu’il a l’air de venir des années 1980, mais ce n’est pas grave : il fonctionne très bien ».
Par exemple, il y a un instrument ici : un rotavapeur qu’on n’avait pas le droit de toucher au cégep parce qu’ils ne nous jugeaient pas assez compétents, mais ici, maintenant, on peut s’amuser avec cela.
Dimitri Schürch, étudiant au baccalauréat