La chimie opère entre professeur.es et étudiant.es-chercheur.ses 

La chimie opère entre professeur.es et étudiant.es-chercheur.ses

La relation qu’entretiennent professeur.es et étudiant.es revêt une grande importance dans le dynamisme de la vie universitaire, particulièrement aux cycles supérieurs. À travers les échanges réguliers se créent des liens uniques qui marquent autant qu’ils contribuent à façonner les parcours des étudiant.es-chercheur.ses. 

Une famille de chercheur.ses

« Un des grands bonheurs d’être professeur à l’université, c’est d’avoir des gens qui travaillent dans le laboratoire et en sciences », déclare André Beauchamp. « En tous cas, en chimie, on a le privilège que nos étudiants doivent utiliser des espaces de laboratoires et des instruments pour faire leur thèse et ne peuvent pas rester chez eux. »

Puisque la direction de mémoire et de thèse implique des interactions quotidiennes avec les étudiant.es, il se crée selon lui une vie sociale à l’intérieur des groupes de recherche qui devient quasi familiale :

« J’avais un groupe de recherche et, avec un autre collègue, on partageait les mêmes espaces. Tout le monde était mêlé, c’était une grande famille. On avait très régulièrement des rencontres sociales, soit à l’extérieur, ou annuellement, le party de Noël se passait ici dans le corridor avec des tables et un sapin décoré », se remémore-t-il.

Ces gens-là se parlent, ils se connaissent et semblent très heureux.

André Beauchamp, professeur émérite

Encore aujourd’hui, le professeur retraité demeure en contact avec une bonne moitié des étudiant.es qu’il a dirigés :

« L’année passée, on a eu une rencontre avec une quarantaine de personnes. Le premier qui a fini sa thèse avec moi, c’est à peu près en 1970, une thèse de maîtrise. Il était là. Et tout le long, toute l’évolution jusqu’à assez récemment. C’était extrêmement agréable et touchant de faire une intégrale de ce qui est passé dans le laboratoire de recherche pendant toutes ces années. Ces gens-là se parlent, ils se connaissent et semblent très heureux. »

Venu de loin pour s’attaquer aux problématiques locales

Arzouma Hermann Kabore, Burkinabé qui a choisi de faire ses études doctorales au Québec, se déclare très satisfait de l’enseignement qu’il reçoit à l’UdeM, où il a trouvé un milieu universitaire fort différent du contexte qu’il a pu observer dans son pays :

On essaie de résoudre des problèmes pratiques qui concernent par exemple la pollution, l’environnement, des choses comme ça.

Arzouma Hermann Kabore, étudiant au doctorat

« Pour l’instant, au Burkina Fasso, ce sont les professeurs qui se battent comme ils peuvent pour organiser leur enseignement comme ils le veulent, faire de la recherche personnelle. Mais ici, je vois que, au niveau supérieur, en tous cas dans mon équipe avec Sébastien Sauvé, on essaie de travailler directement avec des problématiques liées à la société québécoise ou canadienne. On essaie de résoudre des problèmes pratiques qui concernent par exemple la pollution, l’environnement, des choses comme ça. Mais, dans mon pays, en tous cas dans les universités, au niveau des centres de recherche, ce n’est pas ce qui se passe ».

Rejoindre la cour des grands

Après avoir passé une dizaine d’années à l’Université de Montréal en tant qu’étudiant, Dominic Rochefort y est revenu à titre de professeur titulaire, ce qui lui a demandé une certaine période d’adaptation :

« Arriver ici comme professeur, c’est sûr que c’est un peu différent. On passe de l’autre côté de la clôture. On voit nos anciens professeurs comme étant maintenant des collègues. Mais le département était quand même un peu plus dynamique que quand je l’avais laissé à la fin de mon PhD., il y avait eu pas mal d’embauches de nouveaux profs qui démarraient des programmes de recherche », résume-t-il.