ÉPC Biologie : une Bibliothèque interdisciplinaire

À l’origine, la bibliothèque ÉPC-Biologie était séparée en deux bibliothèques distinctes, celle d’Éducation, Psychologie et Communication, et celle de Biologie. Les bibliothèques ont le mandat de servir les départements auxquelles elles sont rattachées : comme les départements de l’université sont éparpillés sur un campus très étendu, les bibliothèques se sont multipliées à leur tour, suivant les spécialisations de leurs départements. Dans certains cas, les bibliothèques sont fusionnées, comme la bibliothèque des lettres et sciences humaines (BLSH), par exemple. Au pavillon Marie-Victorin se trouvent historiquement la Faculté de sciences de l’éducation et les départements de communication, de sciences biologiques et de psychologie, ainsi que l’École de psychoéducation. Dans les années 1990, pour faire des économies d’échelle, la bibliothèque ÉPC et celle de biologie ont été fusionnées. La didacthèque (matériel didactique) a aussi été récemment intégrée. Après le déménagement, la bibliothèque portera à nouveau le nom d’ÉPC.

Les rayonnages de la bibliothèque ÉPC-Biologie du pavillon Marie-Victorin. Source : Projet Rétroviseur

Hélène Tardif est bibliothécaire de référence à la bibliothèque ÉPC-Biologie. Elle s’occupe des étudiant.es en sciences biologiques et en communication. Son rôle est d’aider les étudiant.es dans leur recherche d’information. Avec les évolutions technologiques, ce rôle s’est doublé dans les dernières années d’une fonction de médiatrice entre la masse d’information et les besoins des étudiant.es. Au début de chaque année, elle entre en contact avec les nouveaux étudiant.es en effectuant des visites dans les classes. Lors de ces séances, Mme Tardif donne une formation sur la bibliothèque et la recherche d’information en biologie. Elle recroise ensuite les étudiant.es pour des besoins plus ponctuels, et aide les étudiant.es aux cycles supérieurs lorsqu’ils ont besoin d’assistance.

Hélène Tardif, bibliothécaire. Source : Projet Rétroviseur

Au fil du temps, la configuration de la bibliothèque a beaucoup changé. Au fur et à mesure de la dématérialisation des collections, plus d’espace de travail a été aménagé pour que les étudiant.es puissent travailler.

Les étudiants veulent travailler en bibliothèque.

Hélène Tardif, bibliothécaire

Les doublons et les collections pouvant facilement être numérisées ont été élaguées afin de faire plus de place aux étudiant.es. Cette reconfiguration a fait de la bibliothèque un lieu plus accueillant pour les étudiant.es.

Comme le souligne Daniel Boisclair, directeur du département, la bibliothèque a beaucoup changé avec la généralisation de l’usage des ordinateurs. Les documents et le personnel ont eu tendance à diminuer avec les années, suivant les coupures des budgets, alors que les coûts des services et des revues électroniques ont beaucoup augmenté au fil des ans. La bibliothèque de botanique, attenante à l’IRBV au Jardin botanique, a dû fermer ses portes en 2016.

Des étudiant.es au travail dans la bibliothèque ÉPC-Biologie. Source : Projet Rétroviseur

Les étudiant.es apprécient cependant l’ajout d’espaces de travail. Depuis 2013, beaucoup d’aménagements ont été effectués en ce sens. Cynthia Guéveneux-Julien, étudiante à la maîtrise, trouve les cubicules très pratiques. Il suffit de les réserver afin d’avoir une salle de travaux d’équipe. Elle trouve aussi utile de pouvoir emprunter certains manuels au coût très important. Certains livres sont aussi transportés de la bibliothèque vers les laboratoires par les techniciennes afin d’offrir des références pendant les travaux pratiques. Comme la bibliothèque est tout près des laboratoires, c’est très pratique.

Dans la future Bibliothèque des sciences, une partie de la collection sera déposée en entrepôt, car l’espace alloué aux collections sera réduit. Les bibliothécaires doivent donc sélectionner les collections les plus récentes et les plus pertinentes pour qu’elles soient disponibles sur place. Les documents considérés comme semi-actifs, beaucoup moins empruntés, seront tout de même accessibles par les employés, et en 24 heures, un document passera de l’entrepôt au comptoir de prêt. Cet élagage des collections a été simplifié par des outils numériques, et par le fait que les collections sont de plus en plus électroniques. On pense d’abord aux revues, mais c’est aussi le cas des manuels et des encyclopédies. La bibliothèque des sciences aura une forme inhabituelle, en forme de H, et donnera sur des espaces verts. Beaucoup de lieux de travail, individuel ou en groupe, ont été prévus pour les étudiant.es. Les heures d’ouvertures seront très étendues, et les collections seront disponibles en auto-prêt, afin d’offrir un service le plus pratique possible aux étudiant.es.

L’espace alloué au travail des étudiant.es a beaucoup augmenté ces dernières années à la bibliothèque ÉPC-Biologie. Source : Projet Rétroviseur

Les modifications ont été pensées grâce au comité bibliothèques, qui est un comité consultatif, un canal de communication entre la communauté et les équipes assurant le fonctionnement des bibliothèques. Ce comité est un lieu de discussion et d’échange afin de mieux cerner les besoins du département de sciences biologiques. L’ajout de nouveaux cours et l’arrivée de nouveaux professeurs impliquent des changements constants dans les besoins de la communauté universitaire. Mme Tardif souligne d’ailleurs que les enjeux de libre accès à l’information ont occupé une grande place dans les discussions récemment.

Mais pour ce qui est de la nouvelle bibliothèque, les étudiant.es aussi ont été consultés. Grâce à un kiosque au symposium des sciences biologiques, Hélène Tardif a sondé informellement les étudiant.es afin de mieux cerner leurs attentes envers la nouvelle bibliothèque. Les étudiant.es pouvaient choisir entre « Bibliothèque technologique », « Bibliothèque havre de paix » et « Bibliothèque ouverte sur la communauté ». La bibliothèque techno-éducative a gagné : les étudiants ont hâte de découvrir les nouvelles technologies dans leur nouveau pavillon.

C’est aussi ce que remarque Dan Nguyen, responsable de la formation professionnelle. Selon lui, la nouvelle bibliothèque sera aussi un lieu de visualisation. Le rôle de l’institution sera appelé à changer, car la nouvelle bibliothèque sera plus virtuelle.

M. Nguyen espère toutefois voir encore des livres sur les rayonnages :

J’ai une bonne relation avec les bibliothécaires, je suis content d’aller encore manipuler du papier, et de ne pas passer ma journée devant un écran.

Dan Nguyen, responsable de la formation professionnelle

Pour Éric Guadagno, chargé de cours, la distance entre les pavillons ajoutera un défi à la gestion de ses ressources. En effet, en biologie, il est souvent nécessaire d’aller chercher de la documentation dans d’autres bibliothèques, comme celle de la santé, par exemple.

Comme les rayonnages seront réduits, nous allons devoir faire venir plus de documentation dans la nouvelle bibliothèque.

Éric Guadagno, chargé de cours