Organisation de l’espace au département de sciences biologiques

Regroupant plusieurs départements, le pavillon Marie-Victorin a dû être aménagé spécifiquement pour répondre aux besoins particuliers de chacun. La vocation de recherche et d’enseignement du département de sciences biologiques transparaît dans les modifications apportées au bâtiment. Des ailes ont été dédiées aux laboratoires de recherche, notamment en biologie, en biologie moléculaire et en écologie, ainsi qu’à des laboratoires de recherche de pointe pour analyser des échantillons naturels. Le département se situe aux niveaux 0 à 2 et dans les ailes F et D du pavillon, du côté nord du bâtiment. Une bonne partie des locaux, dont plusieurs bureaux de professeur.es, sont donc situés sous terre. Les étages supérieurs sont occupés par les départements de psychologie et de psychoéducation. Des laboratoires multimédia et de communication sont également installés au pavillon Marie-Victorin, ainsi que le BRAMS, le laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son, dans l’aile A.

L’œuvre Molécules, de Johannes Burla, a été donnée à l’Université de Montréal après l’Expo 67. Offerte par l’industrie chimique suisse et le gouvernement helvétique, elle ornait alors le pavillon de la Suisse. Source : Projet Rétroviseur

Malgré cette diversité, il ne semble y avoir que peu de cohabitation entre les différents départements qu’abrite le pavillon Marie-Victorin. Le personnel relève peu d’échanges entre le département de sciences biologiques et les autres sciences sociales du pavillon. Alain Meilleur, chargé de cours, indique toutefois que les étudiant.es de psychologie lui demandent souvent la permission de soumettre ses étudiant.es à des sondages dans le cadre de leurs propres cours. Dan Nguyen, responsable de la formation professionnelle, indique aussi une collaboration fructueuse avec la Faculté d’éducation permanente : le programme de baccalauréat en enseignement des sciences et des technologies au secondaire résulte d’un travail commun. Les améliorations du programme et les divers comités qui régissent ses aspects comportent des membres de différents départements, faisant de ce baccalauréat le fruit d’une belle coopération. Les espaces sont toutefois très segmentés, et les contacts entre les étudiant.es sont rares. Cependant, au Complexe des sciences, ils et elles pourront côtoyer des étudiant.es de disciplines avec lesquelles la biologie entretient plus d’affinités naturelles.

Pour les laboratoires, nous avons fait des miracles avec les locaux que nous avions. Nous avons dû être très inventifs pour utiliser l’espace et le faire selon les normes de santé et sécurité.

Thérèse Cabana, professeure au département de sciences biologiques
Une paillasse accueillant le travail des étudiant.es-chercheur.ses. Source : Projet Rétroviseur

En parlant des laboratoires, la professeure Thérèse Cabana évoque le « Système débrouille » : de très grands chercheur.ses se sont installés dans des locaux qui n’étaient pas adaptés à la base, et ont réussi à mener des travaux exceptionnels.

On peut compter, parmi les modifications les plus marquantes du pavillon, l’installation de laboratoires dans l’aile F au cours des années 1990. La ventilation et les systèmes de sécurité ont également été améliorés au cours des années, tout comme les locaux administratifs et les locaux d’enseignement. Des rénovations majeures ont aussi permis l’aménagement d’une salle de 140 places, très spectaculaire en raison de sa mezzanine. Le département bénéficie également d’un grand laboratoire d’enseignement de 75 places, en forme de stade de baseball, ce qui permet alors de superviser un grand nombre d’étudiant.es à la fois. Cette forme particulière ne sera pas retrouvée dans le futur pavillon des sciences, où les salles suivront des plans plus rectangulaires.

Des étudiant.es au travail dans le laboratoire d’enseignement D-160. Source : Projet Rétroviseur

Les nouvelles salles seront bien plus modernes, et ne comporteront pas les singularités de certains locaux dont certains recoins réservent encore des surprises aux occupant.es du pavillon. Par exemple, dans le local B-440, les chaises sont collées aux bureaux derrière elles : toute la rangée doit donc se lever lorsque que quelqu’un veut quitter. S’il possède des fenêtres, un atout manquant dans d’autres locaux, le E-420, devient extrêmement chaud en été. Sophie Breton, professeure au département de sciences biologiques, trouve le pavillon unique, plein de « recoins bizarroïdes », et indique, même après plusieurs années d’études et d’enseignement, y découvrir encore des nouveautés.

Une salle de classe dont le mobilier peut être reconfiguré facilement. Source : Projet Rétroviseur

Certaines salles de classe ont des particularités étranges comme des demi-murs et des chaises soudées dans le plancher. Les étudiant.es relèvent également un manque de prises électriques pour brancher leurs ordinateurs portables.

Le département est relativement centralisé : les bureaux des professeur.es sont rassemblés au même endroit, tout comme le bureau du directeur et les bureaux des techniciennes en gestion des dossiers étudiants. Le Vivarium, le café étudiant, est aussi situé tout près, ce qui facilite la communication entre les étudiant.es, les professeur.es et le personnel de soutien. Le local des chargé.es de cours, bien qu’il déménage souvent, reste toujours dans les parages, pas très loin des laboratoires. Les professeur.es n’ont donc pas un long trajet à effectuer entre leur bureau et leur laboratoire. L’organisation de l’espace dans le nouveau pavillon cause une certaine appréhension : les professeur.es sont attachés à leurs laboratoires, certain.es grâce aux décorations qu’ils ont pu y installer pour agrémenter leur quotidien, d’autres en raison de la proximité de leur bureau. Le pavillon Marie-Victorin comporte également beaucoup de cubicules destinés aux étudiant.es des cycles supérieurs, ainsi qu’une grande salle de réunion qui leur permet de se préparer à leurs communications. Les étudiant.es devront toutefois s’habituer à travailler dans des bureaux communs au Complexe des sciences.

Un laboratoire de recherche du pavillon Marie-Victorin. Source : Projet Rétroviseur

Malgré le fait que le département soit concentré dans deux ailes et deux étages, les cours peuvent avoir lieu partout dans le pavillon Marie-Victorin, et même ailleurs sur le campus. Certains cours de première année nécessitent des salles pouvant accueillir deux cents personnes, et un des cours de génétique les plus importants accueille même jusqu’à trois cents personnes. Ces cours doivent alors être donnés au pavillon Roger-Gaudry ou Jean-Brillant, dans les plus grands amphithéâtres.

D’autres cours sont donnés à l’extérieur du département, notamment les cours de culture in vitro de cellules végétales. Ceux-ci ont lieu à l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV), qui rassemble une série de laboratoires où l’on peut voir pousser les plantes, de la cellule jusqu’au fruit. Voisin du Centre de la biodiversité, l’Institut se trouve loin du campus principal, au Jardin botanique de Montréal dans l’est de la ville.

Si les étudiant.es du pavillon Marie-Victorin sont parfois loin du Jardin botanique, ils bénéficient tout de même d’une cour intérieure. Celle-ci a subi de nombreuses modifications au fil du temps afin de devenir plus accueillante pour les étudiant.es. Les corridors jouxtent la cour, ce qui rend les déplacements entre les classes agréables, mais prive de lumière les locaux bordant la cour intérieure.

La professeure Thérèse Cabana dans la rotonde. C’est elle qui a eu l’idée d’y présenter les recherches de professeur.es. Source : Projet Rétroviseur

Le pavillon comporte également une rotonde, qui regroupe des photographies représentatives des laboratoires et des professeur.es. Comme environ un tiers de ceux-ci enseignent à l’IRBV, les étudiant.es peuvent tout de même se familiariser avec leurs sujets de recherche en examinant leurs portraits. Cette idée de la professeure Thérèse Cabana permet aussi aux visiteurs de rapidement saisir les recherches effectuées au département de sciences biologiques. Il est à noter que les professeur.es enseignant à l’IRBV resteront dans leur propre pavillon, particulièrement agréable et bien aménagé, lors du déménagement.

Les mosaïques des finissants ornent les longs corridors du pavillon Marie-Victorin. Source : Projet Rétroviseur

Les aires ouvertes sont très peu nombreuses au pavillon Marie-Victorin, ce qui marque une autre différence avec le futur Complexe des sciences, qui comportera un grand atrium, en plus d’une bibliothèque vitrée et d’une agora. Selon les étudiant.es, un des seuls espaces ouverts au pavillon actuel est la cafétéria, souvent pleine et très bruyante avec de longues files d’attente. La bibliothèque est le seul autre lieu commun, beaucoup plus calme que la cafétéria, cependant.

On a vraiment une bonne bibliothèque, il ne manque jamais de place, on est vraiment bien installés.

Cyril Baptiste, étudiant