Le Café-In, atome social du département de chimie
« C’est mon père qui a fait cette plaque-là », se remémore Philippe Messier, un ancien étudiant en chimie revenu sur les lieux du café étudiant qu’il a lui-même fondé il y a plus de trente ans et qui est depuis devenu une véritable institution au département. Il se souvient des matins pressés où, en ouvrant son modeste établissement, il passait une bonne demi-heure à servir des cafés « coup sur coup » à des professeur.es en quête d’une bonne dose de caféine avant de donner leur cours. Le café était tellement bon que certaines personnes n’avaient pas encore atteint leur laboratoire qu’elles revenaient s’en chercher un second.
De nos jours, c’est apparemment à 14 h 45 le meilleur moment pour se rendre au Café-In : on y sert alors le café gratuitement. Mais le petit local n’en est pas moins bondé à toute heure de la journée. On y rencontre encore quelques professeur.es, mais ce sont surtout les étudiant.es qui s’y retrouvent pour discuter, travailler en équipe, relaxer, se divertir ou célébrer. Il arrive même que certain.es y passent accidentellement la nuit, épuisé.es par de longues heures d’études.
Le Café-In, c’est un peu l’âme de l’asso de chimie.
– Stéphanie Gallant, étudiante
« La grande partie de la vie étudiante se passe ici, au Café-In », affirme Stéphanie Gallant, qui terminait son règne de présidente de l’association étudiante de chimie lorsque l’équipe de Rétroviseur l’a rencontrée en avril 2018. Javier Guerrero-Morales, président en titre, abonde dans le même sens, lui qui reste souvent après ses cours pour décompresser en agréable compagnie dans ce lieu d’échange unique à ses yeux. « Rendus au campus MIL, si tout ça disparaît, ça va être dur pour certaines personnes », souligne-t-il. Le Café-In, « c’est un peu l’âme de l’asso de chimie », conclut Stéphanie.
Des soirées du hockey clandestines au Café-In
Aux dires de Philippe Messier, à la belle époque de la rivalité Canadiens/Nordiques, des soirées du hockey étaient organisées au Café-In. On vendait des billets à 5 $ pour financer la location d’écrans cathodiques géants sur lesquels les matchs les plus décisifs étaient présentés. C’était bière et « pinottes » à volonté ! Les plus fervent.es partisan.es ont cependant été contraint.es pendant un certain temps à modérer leurs transports de crainte d’ameuter les gardiens de sécurité. Mais ces derniers ont, semble-t-il, été faciles à amadouer une fois qu’ils ont découvert le pot aux roses : il a suffi de les laisser s’attarder au café, en faisant leur ronde, pour saisir les moments les plus enlevants du match. « C’était des belles soirées », résume Philippe.