La Planck ou une seconde maison

La Planck ou une seconde maison

Le café étudiant de physique

L’ensemble des physicien.nes de l’Université de Montréal s’accorde pour dire que le café étudiant La Planck est le cœur de leur département.

À l’origine, le local de La Planck faisait office de salon des professeur.es du département de physique. Or, le corps professoral n’utilisant que très peu cet espace, la décision fut prise de le léguer aux étudiant.es.

Situé au local D-400 du quatrième étage du pavillon Roger-Gaudry, La Planck est le lieu de multiples rencontres. Les étudiant.es de tous les niveaux s’y rencontrent et s’y mêlent : il n’y pas de séparation ressentie entre les différents cycles d’étude. Ainsi, les étudiant.es au baccalauréat peuvent rencontrer au café des maîtrisant.es ou des doctorant.es, et discuter librement avec eux de la physique et de la vie de chercheur.se.

La Planck. Source : Projet Rétroviseur

Andrea Bianchi, professeur au département, voit dans la Planck un allié dans l’éducation des étudiant.es, qui forment un « esprit de corps », selon ses termes. Au café, les étudiant.es échangent, travaillent et cheminent ensemble. C’est un espace communautaire très important pour eux, et qui les aide en bout de ligne dans leur réussite.

Très fréquenté, le café La Planck est même le premier lieu où M. Bianchi se rend s’il cherche à parler à un.e étudiant.e. Le professeur sait qu’il ou elle se trouvera probablement là.

Mais ce ne sont pas que les étudiant.es qui profitent de La Planck : les enseignant.es sont aussi à l’aise de s’y rendre. Michel Côté, professeur agrégé, affirme que La Planck « fait clairement le meilleur café à l’Université, et le moins cher en plus ! » Les services offerts par le café sont très appréciés par les professeur.es, nous explique-t-il encore : « La Planck nous permet d’avoir des contacts privilégiés avec les étudiant.es. Selon moi, c’est aussi un lieu unique : je n’ai pas vu ça dans beaucoup d’autres départements. »

Le café est ouvert de 8 h 30 à 17 h 30 en semaine pendant les sessions d’automne et d’hiver, puis entre 8 h 30 et 13 h 30 lors de la session d’été. L’équipe du café, constituée d’étudiant.es bénévoles, s’occupe de la vente de boissons et de nourriture. Le matin, la clientèle se compose surtout de professeur.es et de membres du rectorat qui viennent chercher leur café, nous explique Gabrielle Beaudin, doctorante et directrice de La Planck. Ensuite, dès que les premiers cours se terminent, le café se remplit tranquillement jusqu’à l’heure du dîner d’étudiant.es qui souhaitent étudier, discuter ou même jouer à des jeux pour se changer les idées. Lorsque les bénévoles ont terminé leur journée de ventes, les portes de La Planck demeurent quand même ouvertes pour ceux et celles qui désirent y étudier. Loïc Albert renchérit dans ce sens, disant que l’ambiance de travail y est très conviviale et collaborative.

Le café étudiant, c’est notre maison à l’université. Je vois la majorité des gens qui se trouvent ici plus que ma propre famille.

Louis-Félix Meunier, étudiant au baccalauréat
Étudiant.es au travail à La Planck. Source : Projet Rétroviseur

« Le café étudiant, c’est notre maison à l’université. Je vois la majorité des gens qui se trouvent ici plus que ma propre famille. On arrive à La Planck le matin, on se prend un café, on va ensuite à nos cours puis, quand ils sont terminés, on revient au café. On y reste ensuite pour souper, et faire nos devoirs, souvent jusqu’à 23 h, heure de fermeture du local. Même qu’il nous arrive de tricher et de rester jusqu’à minuit, malgré les règlements de la sécurité », nous avoue Louis-Félix Meunier, étudiant au baccalauréat.

C’est sans surprise que sont nées nombre d’anecdotes à La Planck, lieu de sociabilité. Une tradition consiste à répondre au téléphone par la phrase suivante : « Parti libéral du Canada, bonjour ». Même lorsque ce sont les fournisseurs qui appellent, nous explique Félix Goudreault, étudiant au deuxième cycle. Les étudiant.es ne savent pas à quand remonte cette blague, et ne peuvent nécessairement l’expliquer, ce qui la rend plus drôle encore. C’est aussi dans cette idée que La Planck abrite une grande affiche de Justin Trudeau. « C’est pas parce que l’on est des libéraux purs et durs : c’est seulement une blague », dit Félix Goudreault.

Gabrielle Beaudin raconte même que le roi de la Belgique serait entré au café. Les étudiant.es ayant seulement appris par après l’identité de cet homme, on lui aurait demandé de faire de la place pour le bénévole qui arrivait avec la soupe chaude dans les mains.

Antoine Darveau, étudiant au troisième cycle et ex-président de la PHYSUM, raconte aussi qu’il n’y a jamais eu de café filtre à la Planck, mais seulement de l’expresso. Depuis quelques années, le local est équipé d’une vraie machine industrielle à café. Avant, il fallait se débrouiller avec une petite machine maison. Les responsables du café auraient calculé précisément le prix le plus bas pour la vente du café, offrant un expresso à 25 cents seulement !

On arrive à La Planck le matin, on se prend un café, on va ensuite à nos cours puis, quand ils sont terminés, on revient au café. On y reste ensuite pour souper, et faire nos devoirs, souvent jusqu’à 23 h, heure de fermeture du local. Même qu’il nous arrive de tricher et de rester jusqu’à minuit.

Louis-Félix Meunier, étudiant au baccalauréat

Selon Antoine Darveau, l’implication étudiante particulièrement forte au département de physique est permise par la Planck. Sa place cruciale au département de physique paraît ainsi indéniable. Comme le dit Félix Goudreault, « le bacc. en physique ne serait pas le même sans notre café étudiant ».

La Planck. Source : Projet Rétroviseur

Le bacc. en physique ne serait pas le même sans notre café étudiant.

Félix Goudreault, étudiant à la maîtrise

Les étudiant.es du département de physique avouent toutefois être tellement à leur aise à La Planck qu’ils ou elles peuvent faire sentir les visiteurs de d’autres départements tels des intrus dans une maison qui ne serait pas la leur. La Planck a peut-être un côté un peu intimidant et fermé, avance le professeur Jean-François Arguin. Si les étudiant.es du département sont bien déçus de perdre cet espace qui leur est exclusif à travers le déménagement au campus MIL, il demeure que l’espace commun qui sera alloué aux quatre cafés étudiants de chimie, de biologie, de géographie et de physique nouveau campus permettra à La Planck une plus grande inclusivité.