L’intime Bibliothèque de physique
Au huitième étage du pavillon Roger-Gaudry se trouve la bibliothèque de physique. Un peu en retrait et particulièrement tranquille, elle est appréciée des usager.es pour le calme et l’intimité qu’elle propose.
La plupart des professeur.es et des étudiant.es de d’autres départements qui passent par là nous disent que l’on a une très belle bibliothèque, et j’ai tendance à le croire.
Benjamin Constantineau, bibliothécaire de la bibliothèque de physique
Le bibliothécaire chargé de la bibliothèque de physique, Benjamin Constantineau, explique que « les lieux comme tels sont vraiment intéressants. La plupart des professeur.es et des étudiant.es de d’autres départements qui passent par là nous disent que l’on a une très belle bibliothèque, et j’ai tendance à le croire. Il y a quelques années, des fonds ont été injectés pour rénover l’espace. Il est maintenant très lumineux et il respire. Sandrine Trotechaud, étudiante en première année du baccalauréat, nous dit aussi apprécier les lieux de la bibliothèque. Elle met en valeur l’accessibilité des salles de travail d’équipe, où se trouvent aussi des tableaux pour faire des calculs.
Ce qui rend aussi la bibliothèque de physique intéressante, c’est sa population un peu hétéroclite. En effet, dans le cadre de ses fonctions de bibliothécaire, Benjamin Constantineau est amené à rencontrer non seulement des physicien.nes, mais aussi des étudiant.es de chimie, d’optométrie ou encore de sciences de la santé.
La collection de la bibliothèque s’adresse d’emblée à des étudiant.es en physique, mais elle n’est pas limitée à ce domaine scientifique : « La ligne est mince entre les mathématiques, l’informatique, la chimie et la physique. Il y a toujours des zones nébuleuses », explique Benjamin Constantineau. La collection comporte même des titres en biologie et en médecine, puisqu’une partie du département étudie la physique médicale, par exemple l’imagerie médicale ou la radiation. On trouvera donc à la bibliothèque de physique des livres variés permettant de couvrir d’autres disciplines liées à la physique.
Dans le catalogue, des ouvrages d’histoire des sciences et de philosophie des sciences ont aussi leur place, venant alors rejoindre la collection de la bibliothèque des lettres et sciences humaines de l’Université de Montréal.
Aux côtés des allées de livres et des tables de travail se trouve une autre section de la bibliothèque : l’annexe, un entrepôt de périodiques « semi-actifs » publiés entre 1960 et 1990 ainsi que de thèses et mémoires.
Les étudiant.es du département de physique, qui apprécient avoir accès à une bibliothèque leur étant destinée, expriment une certaine appréhension à l’idée de la nouvelle bibliothèque des sciences. « L’ambiance va changer : ce ne sera plus notre propre bibliothèque », dit par exemple Gabrielle Beaudin, étudiante au doctorat. La collection de livres et de périodiques ne pourra pas être entièrement déménagée à la nouvelle bibliothèque, car l’espace sera partagé par les quatre départements qui déménageront au campus MIL. Gabrielle Beaudin soulève qu’à travers la perte des livres, il pourrait y avoir une perte du savoir.
Le rôle des bibliothèques a beaucoup changé au cours des années, surtout dans le domaine scientifique. Avant, il fallait aller chercher les revues scientifiques, les articles, les livres en bibliothèque. Maintenant, tout est accessible sur Internet.
Michel Côté, professeur au département de physique
À entendre Michel Côté, professeur titulaire au département, on peut toutefois penser qu’à l’aire du numérique, le changement dans l’organisation de l’espace dont témoignera la bibliothèque des sciences n’est pas sans raison. M. Côté explique en effet que « le rôle des bibliothèques a beaucoup changé au cours des années, surtout dans le domaine scientifique. Avant, il fallait aller chercher les revues scientifiques, les articles, les livres en bibliothèque. Maintenant, tout est accessible sur Internet. La fonction de la bibliothèque a vraiment changé, et on n’a plus besoin d’y aller aussi souvent qu’avant. La fonction même des bibliothèques, c’est-à-dire le prêt des livres et des articles est de moins en moins mise à profit. Je crois que les étudiants utilisent plutôt ce lieu plus pour étudier et faire leurs travaux. Les bibliothécaires, eux, nous rendent de nouveaux services : ils et elles s’assurent par exemple de l’accessibilité des livres électroniques, et gèrent le processus de leur achat. » L’équipe de la bibliothèque rencontre aussi les professeur.es chaque année pour connaître leur avis quant aux nouveaux abonnements et au renouvellement des périodiques.
La nouvelle bibliothèque des sciences au campus MIL, qui a fait le choix d’offrir davantage d’espaces de travail et d’installations techniques quitte à réduire les allées de livres, répondra probablement mieux au nouvel usage des bibliothèques soulevé par Michel Côté.