Luxuriantes, ces plantes sont manifestement entretenues par de futurs botanistes. Source : Projet Rétroviseur

Le café Vivarium, biotope de la vie étudiante

Les cafés étudiants sont les points forts de la vie étudiante au pavillon Marie-Victorin. Le Vivarium des étudiants en sciences biologiques, premier café étudiant à y être fondé, remplit bien cette mission. Le local porte bien son nom, qui le destine à être un milieu de vie pour les animaux terrestres. Alain Meilleur, ancien étudiant du département et maintenant chargé de cours, se souvient de sa fondation en 1981. Et pour cause : il en a été l’un des cofondateurs. À l’époque, les étudiant.es souhaitaient mettre à profit des locaux sous-utilisés remplissant une fonction de débarras pour offrir une alternative à la cafétéria du pavillon, jugée impersonnelle.

L’enjeu c’est d’avoir une place où se réunir, être à l’aise, pouvoir se reposer, et avoir un lieu pour se réunir lors des occasions spéciales. D’après moi, ça a été un élément important pour améliorer la vie sociale du département.

Alain Meilleur, chargé de cours et cofondateur du Vivarium
Alain Meilleur, cofondateur du café étudiant de sciences biologiques. Source : Projet Rétroviseur

Au départ, l’Université était réticente à l’idée d’allouer un local aux étudiant.es. Après de nombreuses démarches infructueuses, Alain Meilleur et ses collègues ont décidé de prendre les choses en main en organisant une manifestation pacifique dans les bureaux de la Direction des immeubles. Pacifique, certes, mais plutôt bruyante : les étudiant.s avaient emmené une cornemuse avec eux pour mieux faire entendre leurs revendications ! Le coup d’éclat a attiré l’attention du vice-rectorat, qui leur a accordé un local dans les mois suivants.

Le café est alors devenu une première expérience de gestion pour les étudiant.es de l’époque. Bien qu’idéalistes, ils ont dû faire face à des défis matériels réels, ainsi qu’à des exigences de conformité strictes, comme en témoigne cette anecdote : à l’époque, beaucoup de gens étaient passionnés par les systèmes de son perfectionnés. Pour améliorer l’acoustique dans leur café, les étudiants ont eu l’idée de coller des cartons d’œufs ou plafond. Les inspections anti-incendie leur ont rapidement ordonné de tout enlever !

Le Vivarium a réussi à devenir un franc succès, inspirant d’autres programmes à faire de même dans le pavillon Marie-Victorin. Alain Meilleur visite encore le café, et est heureux de constater que la philosophie coopérative est restée la même depuis sa fondation, contrairement à d’autres cafés qui deviennent de véritables entreprises.

Les bon fonctionnement du café repose sur trois coordonnateurs ou coordonnatrices, élus pour des mandants d’un an. Ces derniers se divisent le travail entre la gestion des finances, des commandes et des bénévoles. Tous les aspects du fonctionnement du café sont donc sous responsabilité étudiante. Grâce au bénévolat de ses membres et à son statut d’OSBL, le Vivarium permet aux étudiant.es de sciences biologiques d’avoir accès à de la nourriture à moindre coût.

Je préfère aller dans les cafés étudiants parce qu’il y a plus de choix alternatifs, et c’est souvent un peu moins cher que la cafétéria.

Emmanuelle Chrétien, étudiante au doctorat

Rénové il y a quelques années, le café est orné de magnifiques plantes et est pourvu d’un aquarium. Une étudiante en est en charge afin d’assurer une certaine constance dans leur entretien. Au fil des années, des murales se sont succédé sur ses murs, offrant un lieu agréable de rassemblement aux étudiant.es à la fois au baccalauréat et aux cycles supérieurs. Parfois, des professeur.es ou des responsables de laboratoire viennent aussi y échanger avec les étudiant.es.

Des poissons agrémentent le quotidien des étudiants. Source : Projet Rétroviseur.

Même si le café de psychologie est situé plus près des bureaux du personnel, les professeur.es viennent tout de même encourager les étudiant.es de leur programme. Certain.es profitent même du piano mis à disposition des étudiant.es. Installé dans le local depuis une dizaine d’année, il fait le bonheur des joueurs occasionnels ou des habitués qui livrent des concerts à heure fixe ! En plus du piano, le Vivarium possède des microondes, un gril à panini, un grille-pain, et surtout, des canapés pour faire la sieste, comblant ainsi les besoins les plus primaires des étudiant.es.

Félix Hurtubise, étudiant au baccalauréat, affirme que la convivialité du Vivarium et les bons moments qu’il y a passés feront partie de ses bons souvenirs de son passage au département. Pour plusieurs étudiant.es, le café et les activités qui y sont organisées sont un véritable fil conducteur au travers de leurs années d’études.

Le déménagement au Campus MIL changera radicalement la donne. Les cafés étudiants des quatre départements seront réunis dans une grande agora. Dans le futur Vivarium, il faudra s’assurer de ne pas offrir les mêmes gammes des mêmes fournisseurs que les autres cafés. Il faudra aussi assurer une certaine complémentarité dans les offres alimentaires étudiantes. Les étudiants et les étudiantes en charge du Vivarium savent qu’ils sauront se distinguer grâce au kombucha et à leurs célèbres bonbons !

Des étudiants et des étudiantes se détendent dans le Vivarium. Derrière eux, on peut apercevoir les fameux bonbons. Source : Projet Rétroviseur

Daniel Boisclair, directeur du département, décrit le café comme un endroit qui a permis aux étudiants d’exprimer leur créativité à travers le temps, grâce aux murales et à la décoration.  « C’est toujours un endroit plein de vie, sympathique », dit le professeur qui le visite de temps en temps. Il est confiant en la capacité des étudiant.es de s’approprier le nouvel espace.

Je suis convaincu que même si ces choses sont appelées à changer, la créativité des étudiants, elle, ne changera pas.

Daniel Boisclair, directeur du département