L’arrière-scène des laboratoires et salles de cours du département de physique
C’est au département de physique que se trouve le dernier laboratoire d’origine de l’Université de Montréal. Très vaste, il offre un espace de travail exceptionnel : on ne fait plus aujourd’hui d’aussi grands laboratoires. Mais son âge est aussi synonyme d’installations techniques quelque peu désuètes. L’électricité, par exemple, est plutôt problématique, explique Richard Leonelli, directeur du département de physique. Il y a aussi dans de nombreux laboratoires des fuites de lumière qui nuisent aux expériences devant se réaliser dans le noir. Le laboratoire d’optique, pour sa part, a été installé dans un local qui n’était pas adapté aux expériences des physicien.nes. Sans climatisation, ce laboratoire de recherche est loin d’être idéal pour les étudiant.es qui y travaillent : « il peut être très désagréable de travailler là pendant les canicules du moins de septembre », confie le directeur. En raison de ces différents inconvénients, le département de physique est enthousiaste à l’idée d’emménager au campus MIL. « J’ai vu de quoi allaient avoir l’air les nouveaux laboratoires, et ce sont des espaces nettement supérieurs », dit encore Richard Leonelli. Quant aux laboratoires d’enseignement, ils seront également mieux réfléchis : l’espace pourra par exemple être scindé en deux à l’aide de rideaux pour réaliser des activités différentes dans le même cours. Les professeur.es pourront aussi projeter les instructions du laboratoire sur des écrans numériques, ce qu’on ne possède pas au pavillon Roger-Gaudry.
À l’heure actuelle, au département de physique, les salles de cours sont quant à elles bien équipées, mais très rares. Les étudiant.es doivent se balader entre plusieurs bâtiments pour se rendre d’un cours à l’autre, parcourant parfois jusqu’à deux kilomètres de distance. Myriam Prasow, étudiante au baccalauréat, souligne tout de même que « ça fait du bien bouger un peu à travers toute la charge de travail ! »
En physique, les classes ne sont pas de trois cents étudiant.es : ce sont de petites classes. Ainsi, chacun.e voit bien le tableau et entend bien l’enseignant.e. Les salles sont bien éclairées.
Deux cours sur cinq sont théoriques : ces derniers se tiennent plus souvent ici, à Roger-Gaudry, ou encore à Jean-Brillant. Les travaux pratiques se font plus souvent à Jean-Brillant et sont donnés par un « TPiste », nous dit Sandrine Trotechaud, étudiante de première année au baccalauréat. Ce sont des cours de calculs qui sont donc plutôt donnés par des doctorant.es que par des professeur.es.
Il y a des trésors ici que peu connaissent. Il faudrait pouvoir faire quelque chose avec l’équipement et numériser les dossiers. Ça pourrait servir à une éventuelle histoire de l’Université de Montréal.
Michel Côté, professeur titulaire
L’équipe de Rétroviseur est également partie à la découverte de l’arrière-boutique du laboratoire d’enseignement de physique avec le professeur Michel Côté. Il existe en effet une salle reculée où sont entreposées des dizaines d’appareils non utilisés et autant de boîtes contenant les dossiers d’anciens étudiant.es. « Il y a des trésors ici que peu connaissent. Il faudrait pouvoir faire quelque chose avec l’équipement, et numériser les dossiers. Ça pourrait servir à une éventuelle histoire de l’Université de Montréal », dit Michel Côté.
Ce ne sont pas seulement les laboratoires qui sont âgés au département de physique. Véronique Desjardins, technicienne en électrotechnique, explique que l’âge du matériel démotive parfois les étudiant.es. « L’obtention des compétences nécessaires se fait quand même. Seulement, ce n’est pas optimal », dit-elle. En effet, les étudiant.es s’accordent pour dire que l’équipement n’est pas de la dernière technologie. Or, pour les besoins des cours en laboratoire de premier cycle, l’équipement quelque peu âgé ne pose pas problème, selon Louis-Félix Meunier, étudiant au baccalauréat. Car ces cours visent plutôt à développer des habiletés de base par rapport à de l’équipement fondamental. Le département a toutefois investi dans du nouvel équipement pour le dernier cours de laboratoire au baccalauréat, que Louis-Félix Meunier avoue avoir adoré.
Véronique Desjardins et Camil Joanette, technicien.nes se chargeant de l’installation et de la gestion des laboratoires, nous ont aussi présenté toutes sortes d’objets et d’instruments que conserve le département de physique. Un réel cabinet de curiosités ! Certains objets plus anciens pourrait même être exposés dans un musée, selon Véronique Desjardins. Le dynamisme de l’équipe de technicien.nes leur permet de travailler avec autant de diverses technologies. Véronique Desjardins et son collègue Camil Joanette ont par exemple traduit tout un procédurier de l’anglais au français pour le bon usage des étudiant.es.