Quand perdre son chez soi, c’est s’ouvrir à l’autre
Espoirs et regrets du département de sciences biologiques
Situé au pavillon Marie-Victorin, le département de sciences biologiques s’est toujours senti en retrait par rapport aux autres départements à vocation scientifique. En contrepartie, cet « isolement » a créé en des liens serrés entre les membres de la communauté de biologie. De leurs témoignages se dégage une certaine appréhension quant au déménagement vers le campus MIL. Ayant évolué seuls au cours des dernières décennies, ils ont développé des habitudes et aménagé les espaces selon leurs besoins spécifiques. Ils devront maintenant cohabiter intimement avec les départements de chimie, de géographie et de physique, laissant nécessairement derrière eux un mode de fonctionnement qui leur était propre. La question qui semble être sur toutes les lèvres est alors la suivante : l’espace alloué aux sciences biologiques sera-t-il suffisant ?
Malgré la réduction de leurs lieux de travail, Daniel Boisclair, directeur du département, paraît enthousiaste à l’idée de déménager auprès des autres disciplines scientifiques. « Il sera probablement plus facile de communiquer avec les départements de sciences. Ici, à Marie-Victorin, il y a les départements de psychologie, de psychoéducation, de communication. Même si nous sommes très intéressés par ce qu’ils font, ils ne sont pas comme tels des alliés naturels à la biologie. Pour nous, le fait de pouvoir interagir avec des gens qui font de la chimie de l’environnement ou de l’écotoxicologie, c’est plus facile. La géographie, qui étudie les formes, les structures des paysages, nous intéresse aussi. La recherche sur les énergies renouvelables ou sur différents types de matériaux en physique, c’est là aussi quelque chose qui nous touche d’un peu plus près », explique Daniel Boisclair.
Il sera probablement plus facile de communiquer avec les départements de sciences.
Daniel Boisclair, directeur du département de sciences biologiques
Puisqu’ils partagent tant d’intérêts, les départements scientifiques pourront donc tisser plus facilement des liens. L’espoir de Félix Hurtubise, président de l’Association étudiante de sciences biologiques, est aussi que des relations se forment entre les personnes. Félix Hurtubise explique qu’il y aura certes moins de locaux uniquement réservés aux biologistes, mais que ce partage des espaces empêchera le département de biologique d’être fermé sur lui-même comme il tend à l’être au pavillon Marie-Victorin. « Ce sera plus facile de s’ouvrir à des étudiant.es qui ont les mêmes intérêts scientifiques que nous », dit-il en faisant écho aux propos de son directeur.
Qu’adviendra-t-il d’ailleurs de l’Association étudiante de biologie que représente Félix Hurtubise ? Un local devrait lui être réservé, situé près des autres locaux couramment utilisés par les étudiant.es de biologie. Lorsque nous demandons à Félix Hurtubise ce que l’Association étudiante de biologie apportera ou n’apportera pas avec elle au nouveau campus MIL, il répond qu’« à l’Association étudiante de biologie, on trouve très important de ne pas jeter les choses que l’on pourrait encore utiliser, même si elles sont un peu désuètes. » Ainsi, les membres de l’Association essaieront de ne pas se débarrasser de trop d’objets. Le piano qui se trouve présentement dans le café Vivarium ne pourra être transporté dans la nouvelle aire ouverte réservée aux quatre cafés étudiants de biologie, chimie, physique et géographie. L’Association espère donc pouvoir déménager ce piano dans leur nouveau local au campus MIL.
Pour nous, le fait de pouvoir interagir avec des gens qui font de la chimie de l’environnement ou de l’écotoxicologie, c’est plus facile. La géographie, qui étudie les formes, les structures des paysages, nous intéresse aussi. La recherche sur les énergies renouvelables ou sur différents types de matériaux en physique, c’est là aussi quelque chose qui nous touche d’un peu plus près.
Daniel Boisclair, directeur du département de sciences biologiques
Ce n’est pas parce que l’on laisse certaines habitudes derrière nous que l’on ne peut pas les rebâtir ou même en créer de nouvelles.
Félix Hurtubise, président de l’Association étudiante de sciences biologiques
Le sentiment d’appartenance de Félix Hurtubise se situe décidément du côté du Vivarium et du local de l’Association : il regrettera nécessairement ces lieux mémorables. Ses collègues et lui appréhendent aussi l’appropriation des nouveaux espaces : seront-ils capables de personnaliser le local de l’Association et l’espace qui sera associé au café étudiant ? Pourront-ils y exprimer leurs valeurs à travers la décoration de ces espaces autant qu’ils et elles l’ont fait jusqu’à maintenant ? Le président de l’Association étudiante conclut toutefois sur une note positive : « Ce n’est pas parce que l’on laisse certaines habitudes derrière nous que l’on ne peut pas les rebâtir ou même en créer de nouvelles. »
Des locaux neufs : c’est tout à fait excitant !
Hélène Tardif, bibliothécaire
Si le déménagement au campus MIL soulève quelques regrets, il suscite aussi beaucoup d’espoir. D’abord et avant tout, « le nouveau pavillon est un lieu fait pour faire des sciences. Il devrait donc nous aider à mieux faire notre travail », explique Daniel Boisclair. Le pavillon Marie-Victorin étant originellement un couvent, il n’a jamais vraiment convenu au travail des biologistes.
« Des locaux neufs : c’est tout à fait excitant ! J’ai hâte aussi d’être dans une bibliothèque moderne, faite selon les nouvelles normes de travail, avec plusieurs technologies », dit Hélène Tardif, bibliothécaire de la bibliothèque de sciences biologiques. Le défi, selon elle, sera de trouver un équilibre entre les nouveaux services technologiques et les services plus traditionnels. Elle et Alain Meilleur, chargé de cours au département, expriment semblablement leur enthousiasme quant aux nouvelles installations du MIL. Les grands espaces ouverts, l’importante luminosité ou la cour intérieure offriront une qualité de vie que ne permettait pas le pavillon Marie-Victorin.
Emmanuelle Chrétien, doctorante au département de biologie, avance même qu’il y a « un sentiment de fierté à être dans ce nouveau lieu, à pouvoir l’expérimenter les premiers. »