Le pavillon Marie-Victorin, un bâtiment entre un passé religieux et un présent scientifique

L’entrée du pavillon Marie-Victorin attenante à l’édicule de la station Édouard-Montpetit. Source : Projet Rétroviseur

Le pavillon Marie-Victorin, qui abrite, avant le déménagement de 2019, le département de sciences biologiques, a été construit en 1958. Son architecte, Félix Racicot, est aussi à l’origine du pavillon de la Faculté de musique et de la salle Claude-Champagne, situés tout près. Auparavant nommé Institut Jésus-Marie, il s’agit d’un ancien couvent des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, qui comportait à l’époque un pensionnat. Les longs couloirs et les petites salles rappellent la vocation à l’origine du bâtiment.

C’est une forme simple, mais pas intuitive.

Cynthia Guéveneux-Julien, étudiante à la maîtrise
Un des panneaux pouvant aider les étudiant.es perdu.es à retrouver leur chemin. Source : Projet Rétroviseur

Revêtu des briques jaunes américaines caractéristiques des bâtiments environnants, le pavillon, situé à l’angle de l’avenue Vincent-d’Indy et du boulevard Édouard-Montpetit, possède une architecture pentagonale, que plusieurs de ses occupant.es trouvent très originale. Cette forme inhabituelle laisse la place à une cour intérieure appréciée lors des beaux jours. Les étudiant.es la fréquentent particulièrement à la rentrée, dînant à l’extérieur lors des midis ensoleillés d’automne ou profitant d’une pause d’étude à la fin de la session d’hiver. On y retrouve des statues témoignant du passé religieux de l’endroit, mais aussi des arbres plutôt rares, comme le catalpa.

Une des plus belles surprises que nous réserve le pavillon n’est pas dans le pavillon : c’est la cour intérieure.

Alain Meilleur, chargé de cours

Le pavillon est situé tout près de la station de métro Édouard-Montpetit et du CEPSUM, et à une courte distance des autres laboratoires du campus principal. Si certains laboratoires de recherche sont spacieux et dotés de grandes fenêtres, d’autres sont situés au sous-sol. Des travaux ont rendus fonctionnels des espaces qui n’étaient à la base pas conçus pour abriter des laboratoires universitaires, et certaines particularités architecturales subsistent. Les origines conventuelles du bâtiment expliquent l’absence de grandes salles à aires ouvertes. Aujourd’hui, comme le bâtiment commence à prendre de l’âge, des réparations sont souvent nécessaires.

De manière générale, c’est plutôt vintage !

Jean-François Pflieger, professeur

Le professeur honoraire Pierre Brunel se rappelle les démarches entreprises par son père, lui aussi professeur au département de sciences biologiques, pour faire renommer le pavillon. Après son acquisition par l’Université de Montréal en 1968, le bâtiment portait le nom de pavillon Jésus-Marie. Considérant cette appellation peu appropriée pour une institution universitaire, Jules Brunel s’est alors adressé à la direction de l’Université pour lui donner le nom du frère Marie-Victorin, avec qui il avait travaillé pendant une grande partie de sa carrière. Rien n’honorait alors ce professeur émérite de l’Université de Montréal : lui dédier le pavillon abritant le département des sciences biologiques semblait tout indiqué.

Un portrait du Frère Marie-Victorin orne les murs près du secrétariat du département. Source: Projet Rétroviseur.

Le pavillon a également connu de nombreux travaux. L’adaptation des locaux, puis l’aménagement de laboratoires et l’ajout d’un amphithéâtre ont été effectués au cours des années. Les laboratoires d’enseignement ont été déplacés et à l’emplacement actuel de la bibliothèque se retrouvait un ensemble de laboratoires. En raison du grand nombre de modifications des locaux, certain.es employé.es se retrouvent aujourd’hui avec de gros trousseaux de clés sans savoir si les portes existent encore ! Malgré toutes ces modifications, Sophie Breton, professeure au département, a eu l’impression que rien n’avait changé entre son départ à la fin de ses études et son retour en tant que membre du corps enseignant. Alain Meilleur, ancien étudiant désormais chargé de cours, reconnaît aussi un certain charme au bâtiment, dont il trouve l’intérieur particulièrement convivial, bien que plusieurs s’égarent dans ses corridors.

Il y a toujours le plaisir de diriger à chaque rentrée les gens, qui ne trouvent plus les sorties !

Jean-François Pflieger, professeur

 Le pavillon est aussi doté de corridors internes pour les laboratoires d’enseignement de la biologie. Lorsqu’une classe entière occupe ce couloir en attendant le début d’un cours, le personnel de soutien peut recourir aux corridors principaux du pavillon afin de sauver du temps.

J’ai beaucoup aimé ma carrière ici.

Bernadette Pinel-Alloul, professeure

Bernadette Pinel-Alloul, professeure au département de sciences biologiques, se rappelle son arrivée en tant qu’étudiante dans le pavillon Marie-Victorin, en 1972. « L’atmosphère était très agréable », dit-elle en évoquant ses années de maîtrise et de doctorat. Elle se souvient des cellules individuelles des Sœurs qui n’avaient pas encore été adaptées, ainsi que de l’installation de nouveaux laboratoires dans l’aile F nord. Dans les années 1990, le pavillon a commencé à se détériorer, occasionnant plusieurs travaux importants. À travers les années, le pavillon a donc subi de nombreux travaux et modifications afin d’être adapté à son usage scientifique plutôt que conventuel.

Cet âtre en pierre est un exemple des marques du passé conventuel du bâtiment. Source : Projet Rétroviseur