Incidents et anecdotes au département de physique

Au fil des nombreuses années passées dans le pavillon Roger-Gaudry, les étudiant.es, chercheur.ses et professeur.es du département de physique ont connu leur lot d’incidents. Les montages expérimentaux étudiants, les laboratoires de recherche et la proximité d’autres départements ayant une importante pratique expérimentale expliquent la récurrence d’un certain type d’événements : les inondations.

Les montages comportant des tuyaux de caoutchouc ou les lignes d’eau sous pression présentes dans plusieurs laboratoires du département occasionnent des dégâts parfois importants. Si les fuites sont rapidement détectées de jour, les bris de matériel survenant pendant la nuit ont le temps de faire des ravages. Les technicien.nes en électrotechnique Véronique Desjardins et Camil Joannette se rappellent avoir découvert un matin une rupture de ligne d’eau sous pression particulièrement marquante : dirigé vers le plafond, le jet d’eau avait arraché tuiles et revêtements en plus de se répandre partout dans le laboratoire !

Source : Projet Rétroviseur

Cependant, les bureaux situés sous le département de chimie écopent tout particulièrement, comme en témoigne l’anecdote rapportée par le chercheur Loïc Albert : après plusieurs fuites tombant du plafond, un professeur a dû recouvrir ses étagères de livres de panneaux de plastique, prévenant ainsi des dégâts futurs et de mauvaises surprises le lundi matin.

Benjamin Constantineau, bibliothécaire de la bibliothèque de physique, a dû recourir à des stratagèmes semblables pour protéger ses collections. En plus des reflux de climatiseurs, il relève de nombreuses fuites restées sans explication. Il se rappelle notamment d’une fuite s’écoulant pendant une année entière au-dessus des thèses du département. Les pannes d’électricité, un autre événement courant dans le département, ont au moins l’avantage de ne pas endommager les documents, bien qu’elles soient peu pratiques.

Certains membres du département abordent toutefois ces incidents avec philosophie. Marie-Lou Rondeau et Sophie Tremblay, techniciennes en gestion des dossiers étudiants, se rappellent d’un dégât d’eau particulier : une mystérieuse fuite a arrosé les plantes d’un professeur… qui seraient encore plus belles depuis !

La nuit est aussi particulièrement propice aux incidents en raison des travaux d’entretiens effectués en l’absence du personnel et des étudiants. Andrea Bianchi, professeur au département, se rappelle d’une installation de gicleurs qui aurait pu devenir un incident, plutôt qu’une anecdote. En perçant des trous au plafond, les installateurs ont répandu de la poussière partout dans les bureaux et les laboratoires. Heureusement, les laboratoires d’optique et leurs équipements très sensibles ont été épargnés !

Le caractère labyrinthique du pavillon se retrouve aussi au cœur de nombreuses anecdotes. Plusieurs se rappellent leurs premiers contacts avec les longs couloirs et les pas perdus à chercher une sortie ouverte de soir. Si, avec le temps, les occupant.es de Roger-Gaudry se familiarisent avec les multiples corridors et sections, les visiteurs et visiteuses cherchant leur chemin leur rappellent sans cesse que la disposition des lieux présente de nombreux défis. La proximité avec la clinique dentaire, tout de même trois étages au-dessous, explique la présence quotidienne de patient.es cherchant le lieu de leur rendez-vous. Il arrive que ceux qui cherchent leur chemin poussent par inadvertance des portes munies d’alarmes — pourtant indiquées comme telles —, alertant ainsi des ailes complètes pendant plusieurs minutes.

Témoignages d’hier de la vie au département de Physique. D0028, Non daté. Source : Archives UdeM.

Le quotidien n’est donc pas de tout repos dans les ailes occupées par le département de physique au pavillon Roger-Gaudry ! Un nouvel arrivant s’en est d’ailleurs rendu compte dès son arrivée dans son bureau. Chaque nouveau professeur peut personnaliser la couleur de son bureau lors de son arrivée. Un collègue de Michel Côté, professeur titulaire au département de physique, a choisi sa couleur à distance, par ordinateur. Seulement, le moniteur ne rendait pas la couleur réelle. Une fois arrivé de l’étranger, et prêt à s’installer dans son bureau, le nouveau professeur s’est rendu compte qu’il passerait une bonne partie de sa carrière non pas dans un bureau rouge ocre… mais plutôt d’un beau fuchsia vibrant !